Pour commencer rappelons qu'un amateur est une personne qui a une affection particulière pour une chose ou une discipline et qu'un professionnel est une personne dont l'activité devient une profession du fait qu'il en touche un salaire.
Le professionnel peut très bien rester amateur de sa discipline, et à vrai dire, c'est préférable, mais il est difficile, c'est vrai, de garder la candeur de l'amateur non professionnel des lors que l'on perçoit un salaire. C'est même un défi. Et même un défi professionel. Car la personne qui fait mal son métier, en musique, détruit sa situation de par le peu d'engouement qu'elle propage autour d'elle durant l'exercice pénible de son tout nouveau labeur, qui, jadis, était bel et bien une activité d'amateur. Donc, on devient professionnel des lors que l'amateurisme nous a conduit sur la voie d'une facturation, grâce à la candeur et la passion de notre activité, puis tend a se transformer en labeur si l'on ne veille pas à garder l'amateurisme des débuts comme carburant, au sens premier du terme, tout en perénisant le régime professionnel que l'on est en train de construire. Sacré défi. En somme rester frais et émerveillé alors même que l'on se confronte aux réalités du marché capricieux de la demande, de l'encadrement d'un emploi du temps, d'une gestion de cahiers des charges. Pas simple de rester candide et adulte à la fois. Pourtant l'un ne marche pas sans l'autre dès lors que l'on devient professionnel. Finalement, en musique, être pro, c'est être un musicien de métier la nuit, et un incontrolable gourmand le jour. Ou inversement. Un sale gosse et un chef d'entreprise. C'est ça, faire de la musique son métier: devenir un profesionnel amateur. Le salaire tombe, mais il est ré investi en caprices créatifs. Et tout ceci s'alimente en circuit.
Qu'en est il de l'amateur professionnalisé en alternance? Quel est son profil? C'est un musicien dont ca n'est pas le métier. Donc, non professionnel, ou plutôt non professionnalisé. Il a un métier qu'il califiera de "alimentaire" pour faire le distingo entre passion et métier. Ou bien il sera etudiant, ou rentier. En tout cas, pas de cahier des charges à tenir. D'ailleurs il peut dépenser sans compter pour la musique puisqu'il en joue pour son "plaisir", éliminant au passage avec cette phrase la possibilité que les musiciens professionels, eux aussi, aient du plaisir à jouer. L'amateur musicien pense que devenir professionel, c'est perdre sa candeur et son enthousiasme dès lors qu'on perçoit un salaire avec la musique. Il se sent ainsi bien plus passionné que le musicien professionnel. Pourtant le musicien professionel prend beaucoup plus de risque en se jetant dans l'économie de la musique. Mais les juges ont tranché, et le peuple aussi: qui dit pognon dit suspect. D'après eux , le musicien professionnel ne peut pas être aussi passionné que l'amateur. Cette pensée débile vient d'une info érronée: le musicien professionnel accepterait, soit disant, de jouer des choses qu'il n'aime pas, pour percevoir les salaires dont il a besoin dans sa vie de musicien professionnel. J'en ai croisé, et ca existe, c'est vrai. Mais c'est un cas minoritaire et accidentel. Parfois les engagements ne correspondent pas exactement à ce que l'on attend, ou bien ils évoluent d'une façon surprenante. Le public, juge suprême, lancera la pierre: "il a joué pour l'argent, le cochon, le vilain, le pleutre". Le musicien amateur, lui, ne joue pas pour l'argent, vu que de l'argent, il en a grâce à son métier "alimentaire". Alors on ne doute pas de lui. Tout va bien, il souffre la semaine dans un emploi peu épanouissant et monte sur les planches le week end pour chanter. Un statut que les gens adorent. Et les producteurs aussi. Car le musicien amateur joue le week end, ne demande pas d'argent (ou peu) et ramène un maximum de public puisque ses apparitions sur scène sont rares, tout comme ses publications discographiques, vu qu'il manque de temps pour exercer sa passion. De plus, au boulot, il a un sacré réseau qui viendra le voir à coup sûr pour son show samedi prochain. Souvent ce profil interesse aussi les maisons de disques. En livrant une avance minus (mais maxi aux yeux d'un etudiant ou d'un travailleur de la semaine) et une bonne promo, l'amateur se voit parfois (souvent) disposer des meilleurs conditions pour diffuser sa musique. Il ne demande pas de salaire (il en a un), pas de matériel (il se l'est payé avec son emploi), se fait rare comme il faut (il manque de temps, normal) et donc a le même profil distant qu'une vedette glamour.
Je n'ai rien contre les amateurs musiciens. C'est très bien qu'il y'en ait. Ce que j'aimerais, en revanche, c'est qu'ils jouent le jeu, eux aussi, du salaire, du cahier des charges et de l'emploi du temps. Qu'ils tentent eux aussi de jouer le mercredi soir, de recevoir une fiche de paye et de demander leurs droits d'auteurs et d'interprètes, par solidarité avec les musiciens professionels qui se tapent le sal boulot d'assainir l'économie de la musique pendant que les amateurs arrivent, la bouche en coeur, en proposant des prestations gratuites les jours où le public est dense et en sortant des disques sans aucune peur du non retour sur investissement.
Lorsque j'ai eu la chance d'organiser mes premières expositions avec mes dessins et peintures, il y'a quatre ans, j'ai senti que j'avais l'avantage du débutant et la chance d'avoir un public, celui même qui venait et vient à mes concerts. Ainsi je brûlais quelques étapes. Par respect pour le milieu des peintres et dessinateurs, et aussi pour me donner une chance de continuer à produire mes dessins, j'ai décidé de mettre des prix de ventes. Je ne voulais pas m'entendre dire "je donne mes peintures, car ce n'est pas mon métier, je suis musicien à coté". Je m'en fous de ce que je suis ou ne suis pas. Quand je produis quelque chose, je veux coller au modèle économique auquel ma production est rattachée économiquement. Par respect pour ceux qui ont aménagé l'ecosystème avant mon passage. J'ai souffert d'entendre "nous on joue que cinq ou six fois par an en concert comme ca on crée la demande". Encore faut il pouvoir se le permettre! Personne ne demande aux jeunes groupes de quoi ils vivent. Je ne peux pas vivre sans jouer. Alors je joue. Puis je percois mon salaire. C'est très simple. Faisons ainsi et arêtons de séparer amateur et professionnel. Professionnels, musiciens de métier, prenez toujours du plaisir dans vos engagements. Amateurs musiciens: prenez ce fouttu pognon. Il est à vous. Et quand on passe derrière et qu'on demande notre cachet, on passe moins pour des mercenaires. Merci d'avance.
Le professionnel peut très bien rester amateur de sa discipline, et à vrai dire, c'est préférable, mais il est difficile, c'est vrai, de garder la candeur de l'amateur non professionnel des lors que l'on perçoit un salaire. C'est même un défi. Et même un défi professionel. Car la personne qui fait mal son métier, en musique, détruit sa situation de par le peu d'engouement qu'elle propage autour d'elle durant l'exercice pénible de son tout nouveau labeur, qui, jadis, était bel et bien une activité d'amateur. Donc, on devient professionnel des lors que l'amateurisme nous a conduit sur la voie d'une facturation, grâce à la candeur et la passion de notre activité, puis tend a se transformer en labeur si l'on ne veille pas à garder l'amateurisme des débuts comme carburant, au sens premier du terme, tout en perénisant le régime professionnel que l'on est en train de construire. Sacré défi. En somme rester frais et émerveillé alors même que l'on se confronte aux réalités du marché capricieux de la demande, de l'encadrement d'un emploi du temps, d'une gestion de cahiers des charges. Pas simple de rester candide et adulte à la fois. Pourtant l'un ne marche pas sans l'autre dès lors que l'on devient professionnel. Finalement, en musique, être pro, c'est être un musicien de métier la nuit, et un incontrolable gourmand le jour. Ou inversement. Un sale gosse et un chef d'entreprise. C'est ça, faire de la musique son métier: devenir un profesionnel amateur. Le salaire tombe, mais il est ré investi en caprices créatifs. Et tout ceci s'alimente en circuit.
Qu'en est il de l'amateur professionnalisé en alternance? Quel est son profil? C'est un musicien dont ca n'est pas le métier. Donc, non professionnel, ou plutôt non professionnalisé. Il a un métier qu'il califiera de "alimentaire" pour faire le distingo entre passion et métier. Ou bien il sera etudiant, ou rentier. En tout cas, pas de cahier des charges à tenir. D'ailleurs il peut dépenser sans compter pour la musique puisqu'il en joue pour son "plaisir", éliminant au passage avec cette phrase la possibilité que les musiciens professionels, eux aussi, aient du plaisir à jouer. L'amateur musicien pense que devenir professionel, c'est perdre sa candeur et son enthousiasme dès lors qu'on perçoit un salaire avec la musique. Il se sent ainsi bien plus passionné que le musicien professionnel. Pourtant le musicien professionel prend beaucoup plus de risque en se jetant dans l'économie de la musique. Mais les juges ont tranché, et le peuple aussi: qui dit pognon dit suspect. D'après eux , le musicien professionnel ne peut pas être aussi passionné que l'amateur. Cette pensée débile vient d'une info érronée: le musicien professionnel accepterait, soit disant, de jouer des choses qu'il n'aime pas, pour percevoir les salaires dont il a besoin dans sa vie de musicien professionnel. J'en ai croisé, et ca existe, c'est vrai. Mais c'est un cas minoritaire et accidentel. Parfois les engagements ne correspondent pas exactement à ce que l'on attend, ou bien ils évoluent d'une façon surprenante. Le public, juge suprême, lancera la pierre: "il a joué pour l'argent, le cochon, le vilain, le pleutre". Le musicien amateur, lui, ne joue pas pour l'argent, vu que de l'argent, il en a grâce à son métier "alimentaire". Alors on ne doute pas de lui. Tout va bien, il souffre la semaine dans un emploi peu épanouissant et monte sur les planches le week end pour chanter. Un statut que les gens adorent. Et les producteurs aussi. Car le musicien amateur joue le week end, ne demande pas d'argent (ou peu) et ramène un maximum de public puisque ses apparitions sur scène sont rares, tout comme ses publications discographiques, vu qu'il manque de temps pour exercer sa passion. De plus, au boulot, il a un sacré réseau qui viendra le voir à coup sûr pour son show samedi prochain. Souvent ce profil interesse aussi les maisons de disques. En livrant une avance minus (mais maxi aux yeux d'un etudiant ou d'un travailleur de la semaine) et une bonne promo, l'amateur se voit parfois (souvent) disposer des meilleurs conditions pour diffuser sa musique. Il ne demande pas de salaire (il en a un), pas de matériel (il se l'est payé avec son emploi), se fait rare comme il faut (il manque de temps, normal) et donc a le même profil distant qu'une vedette glamour.
Je n'ai rien contre les amateurs musiciens. C'est très bien qu'il y'en ait. Ce que j'aimerais, en revanche, c'est qu'ils jouent le jeu, eux aussi, du salaire, du cahier des charges et de l'emploi du temps. Qu'ils tentent eux aussi de jouer le mercredi soir, de recevoir une fiche de paye et de demander leurs droits d'auteurs et d'interprètes, par solidarité avec les musiciens professionels qui se tapent le sal boulot d'assainir l'économie de la musique pendant que les amateurs arrivent, la bouche en coeur, en proposant des prestations gratuites les jours où le public est dense et en sortant des disques sans aucune peur du non retour sur investissement.
Lorsque j'ai eu la chance d'organiser mes premières expositions avec mes dessins et peintures, il y'a quatre ans, j'ai senti que j'avais l'avantage du débutant et la chance d'avoir un public, celui même qui venait et vient à mes concerts. Ainsi je brûlais quelques étapes. Par respect pour le milieu des peintres et dessinateurs, et aussi pour me donner une chance de continuer à produire mes dessins, j'ai décidé de mettre des prix de ventes. Je ne voulais pas m'entendre dire "je donne mes peintures, car ce n'est pas mon métier, je suis musicien à coté". Je m'en fous de ce que je suis ou ne suis pas. Quand je produis quelque chose, je veux coller au modèle économique auquel ma production est rattachée économiquement. Par respect pour ceux qui ont aménagé l'ecosystème avant mon passage. J'ai souffert d'entendre "nous on joue que cinq ou six fois par an en concert comme ca on crée la demande". Encore faut il pouvoir se le permettre! Personne ne demande aux jeunes groupes de quoi ils vivent. Je ne peux pas vivre sans jouer. Alors je joue. Puis je percois mon salaire. C'est très simple. Faisons ainsi et arêtons de séparer amateur et professionnel. Professionnels, musiciens de métier, prenez toujours du plaisir dans vos engagements. Amateurs musiciens: prenez ce fouttu pognon. Il est à vous. Et quand on passe derrière et qu'on demande notre cachet, on passe moins pour des mercenaires. Merci d'avance.