Hier , je reçois un coup de fil de Floriane , attaché de presse du label Vicious Circle :
"Allo , j'ai une bonne nouvelle, tu as rendez vous lundi avec les Inrockuptibles. Ils veulent t'interviewer pour ton disque". Vous n'imaginez pas a quel point j'etais content. Je crois que j'ai acheté mon premier numéro des Inrockuptibles en mai 1991. Un numero avec Bill Pritchard. A la gare de Bordeaux. Mes parents avaient acheté des cigarettes. "Tu veux une revue?". Depuis un moment , ce magazine m'intriguait. A l' epoque, le format etait different. En l'achetant , j ai eu l'impression d'etre un étudiant. J'etais hyper fier. J'avais 14 ans. Ca m'avait boulversé. On y parlait de rock et de bouquins , de cinema , de plein de choses. Mais avec un ton respectueux. Pas de scoop débile. Que des photos en noir et blanc. On etait loin du rock , et pourtant çà parlait de rock. Les interview etaient longues. A l'epoque , je ne jouait que de la batterie. J'y ai lu des interviews incroyables où j' apprenais que tel ou tel musicien avait enregistré un disque pour que dalle avec un magnetophone 4 pistes , que l'on pouvait tres bien etre batteur et faire des disques en solo quand meme. Donc , c etait possible? Depuis ces lectures , je ne pensais qu'à çà: faire des disques. Et apres , si possible , me faire interviewer dans les Inrockuptibles. J'ai meme répondu a beaucoup d'interviews imaginaires dans mon lit, avec les Inrockuptibles. J'imaginais des types avec des lunettes:"mais alors, pourquoi ces mélodies de chinois tout le temps?" , avec Montfourny ( pas sur de l'orthographe) qui arrivait avec un appareil en noir et blanc. J ai meme cru que ce photographe etait en noir et blanc dans la vie.
En 1998, Bernard Lenoir a passé une chanson a moi. Il est le correspondant radio des Inrockuptibles:"Et maintenant , Kim , allez , caresse et bise a l'oeil". Ca se rapprochait. Peut etre un jour, l'interview. J ai été grassement chroniqué dans les Inrockuptibles depuis 1995. Presque a chaque album. Et j'etais deja ravi. Cette année , lorsque Hervé Bourhis a sorti sa bédé sur le rock ( dans laquelle il m' avait dessiné ), Lenoir avait parlé de lui. Il m' avait envoyé un mail "mec , y a Lenoir qui a parlé de ma bédé , tu te rends compte ?". Oui , je me rendais compte. Une équipe qui nous a ouvert sur une certaine maniere de concevoir la culture. A la fois populaire sans etre populiste. A la fois intello sans etre sectaire. Des ponts etranges entre cinema/musique/livres , et plus tard entre scenes , musiques , tv etc. L invention d un genre un peu spécial aussi: le rockelectrorap. Case dans laquelle on peut mettre la musique de jeunes des villes.
Lundi , je serai interviewé dans les Inrockuptibles.
Je vous dirai quand est ce que çà sort.
Ciao.
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