J'ai joué à coté de Cherbourg, à Equeurdreville, en première partie d'Olivia Ruiz, ce samedi. J'y suis parti seul, par le train normand, puis suis arrivé dans la salle où les techniciens, comme trois Dalton, m'attendaient pour me faire marcher sur la tête. Ces derniers étaient en grande forme et m'ont fait croire n'importe quoi. Un bon quart d'heure de rires plus tard, je rejoignais les musiciens et Olivia Ruiz et la félicitais de ses Victoires de la musique où elle avait remporté plusieurs prix. Puis attaquait ma balance. Puis mon concert. Une ambiance familiale déstabilisante m'a fait faire un concert à l'aveuglette. J'ai commencé par jouer du mélodica en arrivant sur scène, puis ai attaqué "you really are a woman". Les gens applaudissent mais sont très discrets. Je tente "Mary Lee Doo". Idem. Je tente "Solid Rock". Idem. Puis "Weblog mircale", puis "My family" à l'omichord. Ayant tenté mon valet, mon trèfle, mon as et mon roi, je me dis que ce public là est très calme, très poli, mais que si je continue de vouloir aller le chercher, je vais finir par le perdre. Je continue mon concert concentré sur la musique et l'interprétation sans vouloir forcer le spectacle. Puis sort de scène en ayant l'impression d'avoir fait un simili bide. Les messages sur internet le lendemain et cette semaine me prouvent le contraire. De mon coté, je continue de penser que le public n'est jamais le même, qu'il réagit comme il veut, et qu'il ne faut pas se laisser déstabiliser. Je tente en ce moment de laisser faire les choses parfois, et de ne pas forcer le spectacle à tout prix. C'est peu gratifiant, mais tellement plus légitime. Je ne sais pas ce qu'on vécu les gens, je ne peux pas faire de conclusions trop hâtives sur un concert. J'essaie de me détacher. Ce n'est pas facile car j'ai toujours considéré les concerts comme certains jazzmen: jouer comme si c'était la dernière fois. Mais en y réfléchissant, je me suis rendu compte que çà prenait parfois le public en otage. Se faire plus discret et plus économe révèle parfois plus un concert. Je tente, certes, toujours d'aller chercher les gens, puis de les amener quelque part, mais lorsqu'ils sont plus réservés, je tente désormais de les laisser ressentir. Sur une première partie, c'est assez délicat car le temps est compté. Mais sur une durée plus longue, je pense que l'on peut tout de même arriver à récupérer le public au prochain croisement. Parfois, il manque le début. Il faut savoir l'attendre. J'essaie d'apprendre çà en ce moment. Les concerts dans la rue apprennent beaucoup. Mais ils font aussi des faux plis. Celui d'aller chercher les gens à tout prix peut être un soucis. J'ai joué hier avec Grand West au Be There sur l'île Saint Louis à Paris. Il y'avait peu de monde, mais nous avons fait un concert très musical. Puis Benjamin, le batteur, a parlé un peu aux gens. Il s'y est très bien pris. Après une demi heure de concert cérébrale, il casse la distance. Toutes ces choses là sont à doser. Notre concert était vraiment encourageant. Nous trouvons notre son. Electrique, chaud, calme, boisé. Julie Ansiau était là. C'est une plasticienne photographe avec qui j'ai un projet depuis plusieurs mois dont je ne parle pas car rien n'est sûr, mais qui j' espère ce fera. Elle venait voir le concert et m'apportais des flutes qu'elle a achetées pour moi en Inde. Son ami était là aussi. Ce dernier me propose de faire partie des compositeurs d'un dessin animé dont il est le réalisateur. Il me tarde de commencer. Au sujet des dessins animés, Olivia Ruiz m'a fait écouter sa chanson pour le dessin animé Bunny Maloney sur laquelle je joue du banjo. J'étais ravi d'apprendre que cette chanson illustre bien comme prévu le générique du dessin animé, qui passe en ce moment sur Canal Plus, et bientot sur France 2. Que de bonnes nouvelles.
Je reçois ce matin les exemplaires de "Christian", ma nouvelle bédé. Ce coup ci, il ne s'agit pas de photocopies, mais bel et bien d'une bédé reliée et imprimée. Je la mettrai en vente en avril.
Je vais commencer aujourd'hui l'enregistrement de nouvelles chansons pour le compte du label Moelleux Records monté par mes tourneuses Summery Agency. Il s'agira de 45 tours.
Ciao.
ne t'inquiète pas... le public d'Olivia est toujours très très calme (surtout par rapport à celui des Dionysos, plus sauvage)... pour le faire bouger, il faut vachement les chauffer :)
RépondreSupprimerJe passe pour une demeurée quand je me motive sur les chansons de la première partie :)...
la preuve c'est les commentaires du lendemain :)
Bises
Aude