10 ans exactement après sa publication en cd, voici "The Hard Rock" enfin rendu disponible en digital grâce aux éditions Gimme Shelter.
Revenons en arrière. En 1999, après avoir réalisé un album instrumental ( Folk/Organ ), je commence à retrouver l'envie de chanter qui s'était brusquement interrompue en 1998 durant quelques mois. Je décide d'enregistrer un nouvel album chanté, accompagné uniquement d'une guitare ( "Metalic Sane" ), puis, avec mon matériel analogique, je tente d'enregistrer des groupes. A cette époque l'un d'entre eux passent entre mes manettes et s'appelle Pull. Je viens d'avoir la furieuse envie de les produire. Je leur propose un enregistrement en prise live et une sortie en vinyle sur le label que j'ai monté quelques années auparavant, Mk Label. Je les suis aux concerts, on passe des soirées ensemble et je commence à avoir la guitare qui me démange. On fréquente beaucoup El Boy Die aussi, qui me décomplexe beaucoup en ce qui concerne le live. Je pars jouer à Reims, où je prend un bide énorme qui me confirme que je ne souhaite plus jouer en concert. Mais au début de l'été, l'album de Pull sort sur mon label et s'en suit un succès important dans la région bordelaise, en ce sens que les disques partent comme des petits pains. Le label Alienor me contacte pour en faire la réédition, que je négocie avec une plus-value et qui m'apporte des demandes d'enregistrement de la part de quelques groupes. Je tente alors d'enregistrer quelques chansons à moi, un peu rock, que je commence à avoir envie de jouer. J'enregistre El Boy Die, et David Lespes me pousse sur la scène du Jimmy pour jouer quelques titres dans l'été 99. Le concert se passe bien et à la fin je joue "Rastafari Ganja People" accompagné de membres de Pull, Calc, Nuer, El Boy Die. A la fin du concert, je décide de reprendre les concerts, de chercher un nouveau batteur et un nouveau bassiste pour m'accompagner en live, et songe à enregistrer de nouvelles chansons hargneuses, sixties, violentes, hurlées pour partir en tournée en l'an 2000 avec un album frais, rock et incisif. Je commence pour de bon l'enregistrement en septembre 1999 juste après avoir croisé Migraine Institute, un trio tout neuf que j'enregistre et qui, quelques années plus tard, se renommera British Hawai, puis Hey Hey My My. Je leur prétend, comme à tout le monde cette année là, qu'il va y avoir un retour du rock en l'an 2000. Début 2000, juste après la sortie de mon album "Metalic Sane" chez Mobile, je rencontre une deuxième fois les gens du label Spirit à Bordeaux. La fois précédente nous nous étions vu dans les Alpes, lors d'une tournée de Calc/Kim que je raconterai plus tard. Séduits par mon idée de disque rock, ils me proposent un contrat, je continue l'enregistrement de "The Hard Rock". A cette époque, je pense l'appeler "Hard Rock", en relation avec une de mes chansons portant le même titre sur "Radio Dub". Et puis le "The" me fait penser aux groupes avec des "The" que j'ai toujours trouvé ridicules. En français aussi d'ailleurs : "les". J'aime pas. Le "The" ironique vient donc se rajouter pour la blague. Dans l'album, je dédie une chanson à David Lespes, car c'est grâce à lui que ce disque existe et que je reprend les concerts en l'an 2000. Et puis le label Spirit signe un contrat de distribution avec Wagram qui me donne ma plus grand visibilité que je n'ai jamais eue. L'album sort le 4 novembre 2000 et j'ai pour la première fois beaucoup de promotion. A la fin de la journée d'interviews parisiennes, je suis même épuisé. S'en suivent des radios, de la presse à gogo et des concerts ultra énergiques. Je passe par Valence jouer avec Dionysos et les dates s'enchainent. Les concerts sont violents, comme ma section rythmique. Quelques mois plus tard, quelqu'un chez Wagram me confie que mon disque est retiré des bacs car il ne vend pas assez, que sortir un disque de Rock en l'an 2000 est une connerie, et que le Rock ne reviendra jamais, pas plus que les groupes en "The". Nous sommes en 2001.
Ciao.
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