samedi, juillet 18, 2020

Slalom

Alors que l’épidémie repart, je slalome entre les dates de mon agenda. Un concert festival de janvier vient de s’annuler. Bien sûr janvier 2021 est loin mais il s’agit d’une soirée spéciale durant laquelle mes amis et moi devions accompagner tout un tas d’interprètes. Impossible à organiser les prochains mois à cause de ces difficultés d’agenda. La soirée est reportée.
Plus pénible: la salle Les Cuizines annule une date de notre duo Kim&Cléa sans nous prévenir et en l’annonçant sur internet. Non content de l’apprendre sur le web, j’ai été tagué par la salle sur Instagram. Lorsque je leur écris pour leur faire part du manque de correction, ils évoquent la situation compliquée du Covid. Taguer un compte sur Instagram demande 3 secondes. Ecrire un mail d’annulation demande 25 secondes. Je n’ai pas été ravi de cette impolitesse. Je l’ai fait savoir, Cléa aussi, et l’organisateur également. Ce qui est injuste et déplaisant c’est que c’est la salle qui nous considèrera comme des râleurs. Les salles ont toujours raison. Les producteurs aussi. Nous, musiciens, ne sommes que des pions. L’industrie de la musique est également la seule à n’avoir jamais admis faire des erreurs dans la gestion de la crise économique culturelle. Les maisons de disques ont accusé les musiciens de ne pas savoir évoluer. Puis elles ont accusé le public de pirater la musique. Puis elle a accusé internet d’être perméable, puis les disquaires d’être sectaires. Enfin elle a accusé les tourneurs et producteurs de spectacle de s’enrichir sur leur dos. Les maisons de disques en sont même venues à taxer les spectacles sur le dos des tourneurs avec la seule excuse de « c’est bien normal ». Enfin, étant incapable de gagner un centime, les maisons de disques ont décidé de monter des boîtes d’édition musicale pour récupérer la moitié des droits d’auteur avec la même excuse: « c’est bien normal après tout ». Ajoutons que les maisons de disques prennent 80% de la recette dans le cas d’une licence et 93% dans le cas d’un contrat d’artiste. Bien sûr pour nuancer tout cela, je dirais que je comprends une chose: la bataille de l’investissement musical est semé d’inconnu, et la prise de marché est une sacré bataille. Mais tout de même, un peu de tenue. 

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