vendredi, janvier 09, 2009

GENT

Il faisait -20° a Gent, mardi 6 janvier. Dur dur. Je suis arrivé dans cette ville, impatient de jouer ailleurs qu'en France, et qui plus est en Belgique. Le matin, j'avais fini l'instrumental de "Can you hear me this way?" pour de bon, ce coup ci. Tous les problemes de guitares et de claviers sont desormais résolus. Mon tout nouveau petit ampli est vraiment parfait pour le son clair. Je suis ravi de mon achat. Quant aux sons de claviers que Clement m'a envoyés, ils sont parfaits aussi. Du Prophet. Un clavier volumineux, rare, tres beau, que je n'ai pas. Clement, du groupe Alb, a une sacré collection de claviers a Reims. Mais je ne me voyais pas prendre un train, meme si Reims est pres de Paris, pour squatter dans le home studio de Clement, inquiet de savoir si je n'aller pas passer trop de temps a faire mes prises claviers, apres avoir choisi un son a l'aveuglette, puis douter, puis repartir, peut etre pour rien. J'ai besoin de resultat en ce moment. Clement m'a envoyé une quarantaine de notes faites avec le clavier qu'il pensait etre le bon par rapport a la description que je lui avais faite du son. De plus, il me semblait l'avoir entendu en jouer a Reims. Certes, j'ai du monter chaque note une a une dans mon enregistrement, mais au moins je n'ai pas perdu une journée à aller a Reims. Et puis c'est un drole de montage puisque ces notes dans le desordre ont été jouées par Clement qui n'a meme jamais entendu la chanson. J'aime bien cette idée. En tout cas, la chanson est prete à etre chantée.
Donc je pars a Gent mardi, content d'avoir bouclé cette chanson, a propos de laquelle je continue de douter. Mais les doutes se deplacent alors vers un autre sujet, mon concert. Jouer en dehors de la France est toujours excitant, mais un peu de trac me gagne au moment ou mon train arrive a Gent. Et si les gens ne comprennent rien a ce que je raconte? La bas, parler Français est mal vu. On est en Flandres. Le Kinky Star est l'endroit ou je joue, et c'est un club autant qu'une emission de radio, qu'un label et qu'une ecole de musique. Je m'installe, balance habituel. Puis je mange. Puis je fais mon concert. Une panique me prend tout a coup. La panique numero 5, celle qui me rend hysterique. Je ne peux pas jouer sur la scene, je me sens attaché. Je debranche mon jack et commence le concert au bar, là où sont les gens. Et je crie beaucoup. Je suis tres nerveux. J'essaie de me calmer, puis pars sur scene pour quelques chansons au clavier. Je suis surpris de voir que le club se remplit, les gens s'avancent. Je baragouine en anglais, nerveux. Le concert passe vite. J'ai une grosse envie de jouer du rock, et je m'apperçois que mes chansons les plus catchy sont déja passées. Je n'ai plus que des ballades. Je rajoute une chanson des Stray Cats pour finir, et le concert est terminé. Incroyable. J'etais tellement sur les nerfs que je n'ai rien vu passer de cette heure de concert. Et puis depuis quelques jours, j'ai un rhume épuisant. Ca n'arrange rien.
Dehors, il fait -20°. Dingue.
Le lendemain, je rentre chez moi, et jette une oreille sur mes derniers enregistrements. "Can you hear me this way?" est tres propre, mais elle me plait moins. Puis je tombe sur "My family" que je trouve tout a coup lourde. Ma nuit est alors fouttue car mon obsession se porte sur l'agencement rythmique de la chanson. Ca ne va pas. Je fais 3 nouvelles versions au brouillon avec le MIDI de mon ordinateur pour tester d'autres tempi, d'autres placements. Je me couche découragé. Ce matin, je continue. J'y ai passé la journée pour arriver a un tempo legerement plus elevé, une basse beaucoup plus disco funk et une envie terrible de rajouter un skank reggae. Chose faite. La chanson ressemble desormais à une sorte de mix improbable entre Ace of base et Kelis. Je ne sais plus du tout quoi penser de tout çà. Dans les premiers essais de la chanson il y'a aussi une version qui demarre comme une intro de Led Zepelin. J'avais fait çà un matin de septembre, je me souviens. Mais comment toutes ces idées vont elles rentrer dans la meme chanson? Il va falloir faire le menage. Fatigué de cette chanson, je suis passé à une autre, "no one is there", pour laquelle j'ai attaqué les chants. Ca avance.
Ciao.

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