vendredi, juin 10, 2011

MON RAPPORT A LA HIERARCHIE:

Je ne me souviens plus si mon dégout de l'autorité ma mené à faire de la musique ou bien si mon gout pour la musique m'a fait haïr l'autorité. Tout çà est flou. Une chose est sûr, j'ai du mal à m'assagir avec le temps. Je pensais me calmer mais je trouve toujours aussi insupportable de devoir rendre des comptes à qui que ce soit. Et dans le cas de l'industrie du disque, je trouve çà encore plus ridicule, voir prétentieux par les temps qui courent. Je préfère de loin le milieu du spectacle. J'ai joué hier en tant que guitariste de Grand West à la Maison de l'Aquitaine à Paris. Il y'avait peu de monde mais le concert s'est bien déroulé. Pourtant, un des phénomènes paranormaux les plus incroyables que j'ai vécu s'est déroulé sous nos yeux. Un micro allergique à ma voix. Lorsque je disais un mot dedans, il se coupait. Le régisseur, lui, pouvait parler dedans sans problème. Pas moi. J'ai du faire le concert sans micro. Mais çà s'est bien passé tout de même. Et c'est là qu'on voit que le milieu du spectacle est bien plus sain que celui du disque. Même avec des embuches et des soucis, le spectacle continue. A mon avis, il commence par un état des lieux plus sain que celui du disque et moins patriarcal: La personne qui organise le concert est un client et non un patron. Il a acheté un spectacle et les musiciens ont une soirée pour honorer cette vente. Certes, l'organisateur s'adresse au public, d'ailleurs le même que les musiciens, mais il en reste pas moins le client des musiciens et non leur patron. Dans l'industrie du disque, au contraire, j'ai toujours senti le poids du pouvoir. Tout ressemble à l'école. On envoie nos devoirs, nos copies, elles sont jugées, et quand on a une bonne note, on a le droit e de passer voir le directeur pour qu'il nous rencontre. On lui présente notre musique, qu'il ne connait en général pas, il est derrière un bureau et on attend qu'il nous propose un projet. Pour moi, il y' a peu de différence avec les rendez vous avec le directeur de l'école. Et je détestait l'école. J'ai eu la chance de ne quasi rien faire d'autre que la musique. Sur le total, depuis que j'ai quitté l'école, je n'ai fait un travail autre que la musique que durant trois ans, entre 20 et 23 ans. J'en suis parti avec la ferme intention de ne plus jamais vendre mon temps à des gens qui pensent pouvoir me diriger. Et le spectacle est un milieu qui m'a permis d'être mon propre patron. En revanche, le milieu du disque, lui, m'a toujours déplu. J'ai un amour de cet objet, le disque, qui, en revanche, est immense. Cet objet intéresse moins de gens et je pense que les maisons de disques y sont pour quelque chose. Elles ont fait, dans une autre mesure, le même mal que les industries agroalimentaires ont fait à l'agriculture. Après plusieurs périodes de discussions, j'ai décidé de quitter mon label, Vicious Circle. Le patron m'a répondu qu'il ne souhaitait pas non plus continuer avec moi. Ce label est un label indépendant avec lequel j'ai sorti mes deux récents albums. Je respecte leur travail, particulièrement celui de Guillaume à la promo, que je remercie énormément. Il m'a défendu comme personne ne l'avait fait jusque là en promo, il a pris des risques et je lui adresse un gros bisou dans ce message. Le patron du label, quant à lui, ne partage visiblement pas les mêmes convictions que moi. Je suis content de cette collaboration mais elle doit s'arrêter. Je considère que le discours des labels indépendants aujourd'hui est anxiogène et hors des réalités de la clientèle. Nous devons écouter ce que veulent les gens et tenter de leur apporter si nos produits le peuvent. Le public a besoin d'accessibilité et de rapidité. Il craint l'austérité mais aime être choqué. Les labels indépendants français sont devenus trop mous. Quant aux majors, elles sont devenus craintives et ne sont plus capables de prendre des risques car les caisses sont vides. Je considère que les premiers sont devenus des soldats d'une guerre qui n'existe pas et les seconds des politiciens d'un pays qu'ils se sont inventé. L'article que j'ai eu dans les Inrockuptibles étaient pour moi le point de départ d'une période que je vais devoir vivre dans une grande solitude, celle où je suis opposé aux majors autant qu'aux indépendants pour la simple et bonne raison que ni les uns ni les autres n'existent réellement et qu'ils se sont tous enfermés dans un monde imaginaire qui n'intéresse plus personne avec des luttes qu'ils sont les seuls à imaginer. Le public s'en fout. Le mot "indie" semble exciter les gens. Pourquoi? Qui est indépendant? C'est quoi être indépendant? Si c'est faire totalement ce qu'on veut je le suis. Et le label Gimme Shelter me le permet. Je pars chez eux. C'est le label de mon éditeur et on m'y fait confiance. Je sortirai mon prochain album chez Gimme Shelter.
Ciao.

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