jeudi, mars 16, 2017

Quelques injustices entre amateurs et professionnels de la musique

Pour commencer rappelons qu'un amateur est une personne qui a une affection particulière pour une chose ou une discipline et qu'un professionnel est une personne dont l'activité devient une profession du fait qu'il en touche un salaire. 
Le professionnel peut très bien rester amateur de sa discipline, et à vrai dire, c'est préférable, mais il est difficile, c'est vrai, de garder la candeur de l'amateur non professionnel des lors que l'on perçoit un salaire. C'est même un défi. Et même un défi professionel. Car la personne qui fait mal son métier, en musique, détruit sa situation de par le peu d'engouement qu'elle propage autour d'elle durant l'exercice pénible de son tout nouveau labeur, qui, jadis, était bel et bien une activité d'amateur. Donc, on devient professionnel des lors que l'amateurisme nous a conduit sur la voie d'une facturation, grâce à la candeur et la passion de notre activité, puis tend a se transformer en labeur si l'on ne veille pas à garder l'amateurisme des débuts comme carburant, au sens premier du terme, tout en perénisant le régime professionnel que l'on est en train de construire. Sacré défi. En somme rester frais et émerveillé alors même que l'on se confronte aux réalités du marché capricieux de la demande, de l'encadrement d'un emploi du temps, d'une gestion de cahiers des charges. Pas simple de rester candide et adulte à la fois. Pourtant l'un ne marche pas sans l'autre dès lors que l'on devient professionnel. Finalement, en musique, être pro, c'est être un musicien de métier la nuit, et un incontrolable gourmand le jour. Ou inversement. Un sale gosse et un chef d'entreprise. C'est ça, faire de la musique son métier: devenir un profesionnel amateur. Le salaire tombe, mais il est ré investi en caprices créatifs. Et tout ceci s'alimente en circuit. 
Qu'en est il de l'amateur professionnalisé en alternance? Quel est son profil? C'est un musicien dont ca n'est pas le métier. Donc, non professionnel, ou plutôt non professionnalisé. Il a un métier qu'il califiera de "alimentaire" pour faire le distingo entre passion et métier. Ou bien il sera etudiant, ou rentier. En tout cas, pas de cahier des charges à tenir. D'ailleurs il peut dépenser sans compter pour la musique puisqu'il en joue pour son "plaisir", éliminant au passage avec cette phrase la possibilité que les musiciens professionels, eux aussi, aient du plaisir à jouer. L'amateur musicien pense que devenir professionel, c'est perdre sa candeur et son enthousiasme dès  lors qu'on perçoit un salaire avec la musique. Il se sent ainsi bien plus passionné que le musicien professionnel. Pourtant le musicien professionel prend beaucoup plus de risque en se jetant dans l'économie de la musique. Mais les juges ont tranché, et le peuple aussi: qui dit pognon dit suspect. D'après eux , le musicien professionnel ne peut pas être aussi passionné que l'amateur. Cette pensée débile vient d'une info érronée: le musicien professionnel accepterait, soit disant, de jouer des choses qu'il n'aime pas, pour percevoir les salaires dont il a besoin dans sa vie de musicien professionnel. J'en ai croisé, et ca existe, c'est vrai. Mais c'est un cas minoritaire et accidentel. Parfois les engagements ne correspondent pas exactement à ce que l'on attend, ou bien ils évoluent d'une façon surprenante. Le public, juge suprême, lancera la pierre: "il a joué pour l'argent, le cochon, le vilain, le pleutre". Le musicien amateur, lui, ne joue pas pour l'argent, vu que de l'argent, il en a grâce à son métier "alimentaire". Alors on ne doute pas de lui. Tout va bien, il souffre la semaine dans un emploi peu épanouissant et monte sur les planches le week end pour chanter. Un statut que les gens adorent. Et les producteurs aussi. Car le musicien amateur joue le week end, ne demande pas d'argent (ou peu) et ramène un maximum de public puisque ses apparitions sur scène sont rares, tout comme ses publications discographiques, vu qu'il manque de temps pour exercer sa passion. De plus, au boulot, il a un sacré réseau qui viendra le voir à coup sûr pour son show samedi prochain. Souvent ce profil interesse aussi les maisons de disques. En livrant une avance minus (mais maxi aux yeux d'un etudiant ou d'un travailleur de la semaine) et une bonne promo, l'amateur se voit parfois (souvent) disposer des meilleurs conditions pour diffuser sa musique. Il ne demande pas de salaire (il en a un), pas de matériel (il se l'est payé avec son emploi), se fait rare comme il faut (il manque de temps, normal) et donc a le même profil distant qu'une vedette glamour. 
Je n'ai rien contre les amateurs musiciens. C'est très bien qu'il y'en ait. Ce que j'aimerais, en revanche, c'est qu'ils jouent le jeu, eux aussi, du salaire, du cahier des charges et de l'emploi du temps. Qu'ils tentent eux aussi de jouer le mercredi soir, de recevoir une fiche de paye et de demander leurs droits d'auteurs et d'interprètes, par solidarité avec les musiciens professionels qui se tapent le sal boulot d'assainir l'économie de la musique pendant que les amateurs arrivent, la bouche en coeur, en proposant des prestations gratuites les jours où le public est dense et en sortant des disques sans aucune peur du non retour sur investissement. 
Lorsque j'ai eu la chance d'organiser mes premières expositions avec mes dessins et peintures, il y'a quatre ans, j'ai senti que j'avais l'avantage du débutant et la chance d'avoir un public, celui même qui venait et vient à mes concerts. Ainsi je brûlais quelques étapes. Par respect pour le milieu des peintres et dessinateurs, et aussi pour me donner une chance de continuer à produire mes dessins, j'ai décidé de mettre des prix de ventes. Je ne voulais pas m'entendre dire "je donne mes peintures, car ce n'est pas mon métier, je suis musicien à coté". Je m'en fous de ce que je suis ou ne suis pas. Quand je produis quelque chose, je veux coller au modèle économique auquel ma production est rattachée économiquement. Par respect pour ceux qui ont aménagé l'ecosystème avant mon passage. J'ai souffert d'entendre "nous on joue que cinq ou six fois par an en concert comme ca on crée la demande". Encore faut il pouvoir se le permettre! Personne ne demande aux jeunes groupes de quoi ils vivent.  Je ne peux pas vivre sans jouer.  Alors je joue. Puis je percois mon salaire. C'est très simple. Faisons ainsi et arêtons de séparer amateur et professionnel.  Professionnels, musiciens de métier, prenez toujours du plaisir dans vos engagements. Amateurs musiciens: prenez ce fouttu pognon. Il est à vous. Et quand on passe derrière et qu'on demande notre cachet, on passe moins pour des mercenaires. Merci d'avance. 

mercredi, mars 08, 2017

"LA MUSIQUE TOUT CA TOUT CA" / "CA C'EST ROCK N ROLL"






LE 21 AVRIL, RENDEZ VOUS A BORDEAUX, THEATRE 71, POUR "La Musique, Tout ça Tout ça", mon seul en scène à propos de la musique et "Ca c'est Rock'N Roll", le seul en scène de Julien Perugini. 

Réservez ici:






 

samedi, mars 04, 2017

Mon prochain album

Depuis "Dreamarama", mon triple album de 2013, je n'ai pas publié d'album pop. Ce que j'entends par album pop c'est un mélange de rythmes entrainants, de mélodies entêtantes, combinés à des idées de production modernes et accessibles à la fois, aux textes intimes tout autant qu'universels. Voila ce qu'est pour moi un disque pop.
Si j'emploie ce terme c'est pour différencier mes disques pop de mes albums consacrés a une pratique ou un objet. Par exemple mes musiques de spectacles sont reliées aux spectacles. Mes récents albums sont des bandes originales de spectacles pour le théâtre. C'est une discipline bien différente de l'écriture d'un album pop. Depuis "Dreamarama" j' ai aussi sorti des albums consacrés à un concept. En 2014, "KIMSxKIM" était un album de reprises d'interprètes se nommant comme moi, "KIM". Puis en été j'ai sorti "Ballads" un disque entegistré avec beaucoup de musiciens, et centré autour de mes ballades, avec seulement 2 chansons entièrement nouvelles, une relecture, et bien sûr l'interprétation improvisée des musiciens Clément Daquin (ALB), Sofia Bolt, Cléa Vincent, Baptiste W Hamon, Batist, Henri Caraguel, Valerie Hernandez (Animau), Guillemette Foucard (Yvonne Lanuit), Rémi Foucard (Neon Flake), Guillaume Léglise (My Borken Frame), Paulette Wright, Mathias Malzieu, tous venus entegistrer avec moi cet album en condition live. Plus tard à la fin de l'année 2014 je publiais "Lost Mambos Lofi's Antéchrist Massacre & Blues de Geek", un double disque qui rassemblait mes singles sur 20 ans. Puis début 2015 je publiais chez Equilibre Fragile un album banjo/chant, "banjo tape". Enfin en avril 2015 sortait ma première collaboration avec Midnight Special Records, sous la forme d'un long format, "KIM sings the blues", avec uniquement des covers de blues. Et depuis, j'ai publié la B.O des "Fusées", du spectacle "De La" ("de la drum", "de la piano") et "Planéte Fanfare". Voila pour le récapitulatif.
Pourtant depuis janvier 2014 je passe du temps à CBE studio, ou chez moi, pour écrire un nouveau disque de pop. J'ai commencé en 2013, réellement. Une des chansons de "Dreamarama" a été mise de coté. Je la voulais pour mon album pop à venir et je pense bien qu'elle y figurera. Début 2014 j'enregistrais une dizaine de brouillons chez CBE. La plupart des chansons ont éte écartées de l'album. Elles ne correspondent pas à la couleur que j'avais envie d'aborder. Bien sûr en ne vous faisant rien écouter, vous vous demandez de quoi je parle. La couleur musicale que j'évoque n'a pas ici d'importance. Ce qui en a, en revanche, c'est cet alignement dont on a besoin pour fabriquer un nouvel album. Un carrefour entre soi, les autres, et l'époque. Disons que ce que j'ai enregistré en 2014, même si j'y ai mis de l'envie, ne correspondait malheureusement ni à ce que j'avais envie de chanter à ce moment là, ni (et là je sélectionne a l'instinct) à ce que les gens pourraient avoir envie de s'entendre proposer. Je m'arrête sur ces deux points. Tout d'abord, mes envies. Si ça ne me tente pas de chanter ma mélodie, alors c'est qu'il y' a quelques chose qui cloche. Mon accompagnement? Mon paterne rythmique? Ma tonalité? L'instant? Après avoir retourné mes brouillons dans tous les sens. J'ai vu que ce n'était pas le moment pour ces chansons là. Je ne le sentais pas. Je ne me sentais pas concernés par leur dessins mélodiques. C'est ainsi. Sachez que c'est toujours une déception. Parfois il s'agit d'un manque de culture. Peut être n'ai je pas bien ficelé mon accompagnement. Rendez vous une autre fois, quand l'apprentissage d'un jeu musical que je ne connais pas encore me permettra de revenir sur ces brouillons. Et puis c'est un coût d'aller en studio. Et se rendre compte que les chansons enregistrées ne me motivent pas pour le moment est assez décevant. Pour sûr j'y reviendrai. Plus tard.
Le deuxième point concerne le public. Et là, c'est un pari. Au feeling je dirais que ce que j'ai enregistré comme brouillons chez Cbe en 2014 n'aurait pu entrer en résonnance avec rien de notre quotidien et j'en suis le premier fâché.  La bonne chanson pop se doit de se fondre avec modernité dans notre quotidien pour augmenter ses chances d'être entendue, tout en restant intemporelle pour ne pas mal vieillir. En somme mes chansons de 2014 étaient ringardes. Dans l'écriture même. Sans ajouts. Je les retaperai plus tard.
Le reste de l'année 2014, j'avais les mixs de "ballads" a préparer. Puis Carmen Maria Vega me demandait d'écrire pour elle. Ce que je fis, avec "Trans", que nous jouons pendant ses concerts, et qui se trouvera sur son prochain album. Ensuite il y'eut l'album "banjo tape" puis les autres, et ainsi début 2016 je me retrouvais avec un album à fabriquer, un album de pop, et des brouillons dans tous les sens. J'ai pensé que seuls Marius Duflot et Victor Peynichou du label Midnight Special Records pourraient avoir une vision fraiche de mes brouillons. Nous avons commencé à enregistrer chez eux. Autarcie totale. Quand je prépare un disque pop, je préfère être le moins déconcentré possible. Ainsi, l'équipe se réduit à trois personnes: Marius, Victor et moi. Parfois Marius et moi. Parfois seul chez moi. Deux musiciens sont venus jouer d'instrument dont je ne sais pas jouer. Pour le reste, je joue tout. Marius joue parfois un peu de basse ou de clavier. Il mixe. Réalise, avec Victor, et moi. Je rentre chez moi, change les tonalités, les paroles, les rythmes. Certaines chansons en sont à leur cinquième version. Je reconnais que ca peut être épuisant. C'est une des raisons pour lesquelles j'enregistre les albums pop seul. A contrario de mes disques collégiaux enregistrés a plusieurs, souvent en live.
Je pense avoir 10 brouillons qui me plaisent aujourd'hui. Dont 7 sont prémixés. Un titre est même paru en 45 tours, digital et clip chez Midnight Special Records en février. "Racha from Aleppo". Un second single est prévu pour le printemps.
Parallèlement ce week end je suis parti près de Nantes enregistrer un album en duo avec Jorge Bernstein & The Pioupiou Fuckers en forme de rencontre, avec 6 chansons à moi, 3 à eux, 2 à nous. Nous le mixerons plus tard et le gardons sous le coude. Jorge Bernstein, tout comme moi, ont des choses sur le feu a terminer avant. Quoi qu'il en soit, un enregistrement live m'a fait beaucoup de bien.