mardi, décembre 10, 2019

Série de manuels sur la musique

Nous continuons l’écriture de manuels sur la musique avec Xavier Lelievre et Alan Sapritch ces trois prochains jours.
C’est un projet musical de part son contenu et narratif par sa forme. C’est bien la première fois que je participe à l’écriture d’un livre, à l’exception d’une post face que j’avais écrite dans un livre autour de Daniel Johnston.
Certains emploient parfois le terme de pluridisciplinaire lorsque je poste mes infos, ici ou sur les réseaux. Ca me gène. Au final je vois cela de façon plus simple. Je joue de la musique. Quand j’écris sur ce sujet c’est encore de la musique. Quand je dessine des tableaux c’est encore de la musique, car c’est une déclinaison d’images autour desquelles je tourne dans mes chansons, ou bien des couleurs vives que je tente de peindre musicalement dans mes disques. Cela peut paraître tiré par les cheveux mais c’est pourtant ce que je ressens. Je ne minimise pas mes tableaux, surtout que depuis 4 ans que j’y ai ajoutés de la couleur acrylique, il y’a des ventes et des commandes, soit des gens qui apprécient ces dessins. Alors je respecte et remercie leur intérêt. Je suis également ravi de dessiner car j’ai toujours aimé cela. Cela dit je ne savais pas comment faire exister cette activité en auxiliaire de mes disques. Je dessinais des bédés ou les pochettes de certains de mes disques. Et ce médium ne racontait rien de plus. Avec le format d’une seule image sur un tableau, puis le même format avec couleur, j’ai trouvé soudain davantage de personnes chez qui cela résonnait. En soit même si ça n’était pas une quête c’est rassurant. Souvent en dessinant il me vient des chansons ou bien des paroles pour des chansons à terminer. Souvent lorsqu’un tableau sèche je suis relax pour mixer une chanson. Les deux activités ont trouvé à s’emboiter.
Quant à la comédie c’est un petit plus qui m’a motivé il y’a 9 ans. Je venais de fabriquer mon premier spectacle jeune public. Une commande du tourneur 3C pour Solidays. Durant trois jours je jouais dans une tante pour un public d’enfants,  avec un déguisement proposé par Agnes B et un de ses amis peintre. L’année précédente, un ami m’avait demandé de jouer un rockeur dans une pièce durant laquelle nous avions simplement présenté la lecture. Puis, l’été 2010 je partais jouer les interplateaux d’un théatre loué par la compagnie de mon ami Cyril Amiot. A l’automne, enfin, mon ami Guillaume Léglise me demandait de remplacer un musicien sur un spectacle de Nicolas Kerzenbaum dans lequel il était lui même musicien. Tout ceci me donnait envie de mieux connaître le théâtre. Quelques mois plus tard Céline Garnavault me proposait « Play » un spectacle de la compagnie La Boite A Sel dans lequel j’ai été musicien. J’étais cela dit au contact de jeu de la comédienne sur du théâtre d’objets, de la marionnette. J’ai beaucoup appris sur ce spectacle et sur les 4 autres que nous avons fabriqués ensemble. Les adresses, les encrages dans le sol, les enjeux, la diction. Car dans ceux d’après je postulais pour avoir un peu de texte, du jeu. L’année 2013 Carmen Maria Vega me proposait les arrangements de son spectacle autour de Boris Vian. Puis je remplaçais la batteuse. Chez Carmen il y’a toujours du jeu de comédien sur scène. Qui plus est en 2014 elle prenait le rôle titre du spectacle Mistinguett dans lequel j’ai été engagé comme musicien. Au contact de tous ces comédiens j’ai beaucoup appris. De Fabian Richard par exemple, sur ses mimiques, sa précision, sur Guillaume Delvingt, et son clown, sa maitrise du texte, sur Carmen bien sûr et plein d’autres. Suite à ce spectacle nous montions un duo danse/musique avec de la comédie avec Héloise Vellard. La aussi, son énergie, sa danse, ses sketchs, m’ont appris énormément. J’ai ensuite écrit un seul en scène sur la musique, avec Guillaume Delvingt à la mise en scène et un seul en scène jeune public pour la compagnie Studio Fantôme. Le tout public n’a joué que deux fois. La aussi j’ai appris que la forme seule en scène était difficile. J’avais 23 pages de mon texte â savoir. Pour le jeune public je l’ai joué 16 fois. Enfin nous jouions avec La Boite A Sel un spectacle dans lequel j’étais surtout chanteur comédien, masqué, et parolier. Sur ce spectacle j’ai mis en scène un tableau du spectacle aussi, qui, malheureusement a été coupé. Cela dit c’était encore une belle expérience. Durant 2016/2018 en même temps je jouais avec Carmen Maria Vega dans le spectacle Ultra Vega que nous avions arrangé ensemble. Il y’avait des passages de comédies. Coté cinéma je n’ai quasi rien fait, seulement des figurations de musiciens dans Bus Palladium ou Gainsbourg Vie Héroïque et très récemment un mini roles courts de musicien dans une serie qui sort bientôt. Cette année j’ai ce role dont je parle dans le blog. Tout ceci pour expliquer que chaque mission que j’ai pu avoir en comédie, je l’ai pensé comme un bonus pour la musique. Soit pour mon métier d’interprete ( musicien ou chanteur ) soit pour faire des rencontres, engager des comédiens sur des clips, apprendre d’eux, proposer mes musiques pour du théatre. Alors il s’agit plus de chercher des matériaux pour nourrir la musique qui, elle, me prend tout mon temps, que réellement souhaiter devenir comédien. Chose que je ne dirais pas en public et que je glisse ici, presque dans la confession. D’abord parce que ca n’est pas si intéressant dans une discussion et ensuite car dans nos métiers de spectacle, le degres d’engagement doit rester intime, car cette question peut nous causer du tord et etre pris dans le mauvais sens. Oui j’adore dessiner, écrire sur la musique, jouer la comédie, jouer de la musique en écrire et en chanter. Simplement ce qui est central pour moi, ce vers quoi tout converge, c’est la musique. Pourquoi parler de cela ici? Pour me justifier ? Non. Simplement car le sujet de la pluridisciplinarité me gène. Je n’aimerais pas que vous puissiez un instant penser, lecteurs, que je me vois comme ça. Et je m’enlise d’autant plus dans une justification qui tente de ne pas en être une. Faites l’expérience, payez votre café avec un billet de 5 euros et ajoutez « c’est un vrai ». Le barman aura de gros soupçons. Nous, musiciens, ne savons pas où nous allons. Nous crions « au loup! ». 

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