samedi, février 17, 2007

La proximité.

Tres peu pour moi. Ce soir , nous jouions au restaurant Le Franchouillard, tout comme hier. Ces deux derniers soirs , le restaurant etait bondé, et les cris des gens saouls couvraient largement nos chansons. L ' alcool , toujours ce truc de merde que je deteste et qui rend les gens cons. Certains disent que l ' alcool decontracte. Je pense qu'il rend con , tout simplement. Le Franchouillard est un restaurant où nous avons beaucoup joué avec Cocktail Bananas. Il contient 300 personnes , si ce n ' est pas plus. Nous y avons passé des soirées géniales, et ces deux dernieres etaient de bonnes soirées. Le probleme, pour moi , reste la proximité. Ayant beaucoup de mal avec le contact physique , je dois avouer que quelques fois , les soirées dans ce restaurant m ' ont fait passé des instants difficiles. Tout comme les concerts dans des salles, où parfois , les gens sont un peu collés. Mais , dans la totalité , les concerts au Franchouillard resteront dans ma memoire. Obligatoirement. Comme cette fois où un type ivre a mis une main au cul d ' Henry , notre guitariste , qui etait en train de chanter une chanson en lead. A ce moment précis , Henry me demande de prendre un solo de banjo sur une mesure a quatre temps. Cette mesure a suffit à Henry pour coller un coup de boule et reprendre la chanson où il l ' avait laissée. Une autre fois , Henry monte sur une table en chantant , danse un moonwalk et roule une pelle à un rugbyman qui voulait faire l ' intéréssant pendant que nous jouions, puis il reprend en rythme , la chanson où il l 'avait laissée. Il y ' a eu aussi ces centaines de fous rires dues à des semaines parfois un peu chargées. Vers 2004 , ç'etait monnaie courante. On jouait du dimanche au samedi , parfois plusieures fois par jour , dans des concerts , dans des soirées privées , des animations , dans la rue , puis nous arrivions au Franchouillard , morts de fatigue , et là , blocage, fous rires , impossible de jouer une note. Il y ' a eu une fois où Hugo , notre batteur , s 'est endormi en jouant , mort de fatigue. Le pire est qu'il tenait le rythme tout de meme. Je n ' avais jamais vu çà. Il y ' a eu aussi les concerts entierement nus, les sauts de tables en tables, des concerts de 6 heures sans aucune amplification dans un vacarme de Landais. Du bruit , du rock, et encore du bruit. Au debut , les premiers concerts dans ce restaurant etait un peu differents: en 2001 , lorsque l' etablissement a ouvert , le patron nous a engagé pour nos balades , à condition que l ' on joue doucement. Je ne jouais donc pas de banjo , mais du piano , et notre batteur jouait du tambourin. Puis j ' ai amené la guitare folk , puis le banjo, puis nous avons joué debout. Le patron avait peur pour sa clientele, calme , à l ' epoque, puis nous avons poussé nos voix, puis les gens se sont mis a chanter , puis je suis monté sur une table. Ce jour là , le patron m ' a regardé avec des gros yeux. Mais les gens ont apprécié. Apres cet evenement , il en redemandait. Puis nous avons exagéré encore , nous sautions de tables en tables , puis les gens faisaient de plus en plus de bruit , puis le Franchouillard est devenu un lieu de fete. Au grand plaisir du patron. Puis nous jouions directement sur les tables. En 2002 , le restaurant etait devenu un immense vacarme. Ce qui est , aujourd'hui , un des fonds de commerce de ce lieu , avec la cuisine, bien sur. En 2003, les sauts en jouant etaient devenus le gimmick du groupe. Jusqu'au jour où une table a glissé sous mes pieds au moment où je me lançais en l ' air en jouant du banjo. Je me suis ecrasé sur le banjo apres un saut de 2 mettres de haut et me suis ouvert l ' arcade. Calmé. Ces experiences m ' ont appris à jouer bléssé. Comme cette tournée avec LaFormationEclectique où je m ' etais fait mordre par un chien avant la premiere date , en 2004. A chaque note de guitare , je souffrais , tout simplement. Particulierement un soir à Paris , au Glazart. Je réouvrais la plaie et c ' etait tres douloureux. En 2001 , je me suis ouvert le doigt avant d ' aller jouer dans la rue. Je venais de quitter mon travail et de décider de vivre de la musique. Je devais absolument payer mon loyer , donc , hors de question de ne pas jouer. J ' eus tellement mal ce jour là , que je devais crier pour cacher la douleur , et le banjo etait plein de sang , ce qui amenait du public. Cette experience m ' a completement ouvert la voix. C ' est ce jour là que tout s ' est decoincé et que j ' ai pu faire mes premieres " voix de glaires" comme on dit avec The Film. Ces voix proches de Tom Waits. Elles ne sont pas si dures que çà a faire , mais elles ont une presence qui masque parfois le trac. Et puis elles ont un cachet blues. J ' ai enregistré ma premiere "voix de glaires" sur " sexy lady lane" pour mon album solo " Married on " et j ' etais tout content de savoir faire çà. Il m ' arrive de repenser a cette premiere fois où elle est sorti , dans la rue , le " jour du doigt ouvert"!
Demain , nous jouerons dans la rue, pour se chauffer un peu avant le concert à l ' Heretic du soir. La soirée Total Heaven , où nous ne jouerons pas avec Cocktail Bananas , mais où nous jouerons avec d ' autres projets: "Kim&SambaWallace" pour Henry et moi , et Pull pour Hugo.
Ciao.

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