Cette chanson est la cinquième de mon album. Depuis quelques années, je n'avais plus de chanson agressives. Pourtant j'aime hurler dans un micro. La trilogie "Lee Doo" ne me laissait pas assez de place pour le rock n roll. Puis en décembre dernier j'ai écrit une chanson pour un groupe de rock français un peu secret. Le simple fait de me mettre dans une attitude rock m'a fait écrire ce titre encore inédit avec un texte en français quelque peu choquant. La chanson n'a finalement pas été enregistrée à ce jour et si ca arrive je pourrai dire qu'il s'agit d'une reprise d'une chanson à moi désormais! Content de la mélodie et du changement d'accord qui se transforme de majeur à mineur sur le Do# du refrain, et soucieux de n'avoir pas encore de chanson rock dans mon album, j'ai décidé d'inclure ce titre en le modifiant un peu. Pour commencer, un texte en anglais pour la cohérence. Comme la chanson était rock et que je savais que ceux qui avaient suivi les deux albums précédents de la trilogie ne pouvaient pas s'attendre à ça, j'ai décidé de surprendre par un texte qui évite le ton sur ton. Le sujet: la vieillesse. Ironique, donc, que la chanson la plus énergique du disque parle de ca. J'ai voulu décrire l'angoisse d'un musicien qui sent des générations plus jeunes arriver et comprendre mieux les attentes d'un public toujours neuf. J'ai observé certains musiciens, obsédés par ce que l'on pense d'eux, abonnés à des alertes google qui citent leur nom, méfiant quant à la nouveauté, cherchant un héritage à peu près partout, et j'ai écrit le texte à la première personne pour donner dans le drame. La batterie que j'ai jouée au studio CBE a été particulièrement jouée comme une brute. Il y'a dans mon deuxième couplet des syncopes longues et irrésolues comme j'aime en jouer et comme j'avais fait pour "take me on" sur l'album "Don Lee Doo" de 2008. Le refrain contient un passage mineur/majeur que je voulais accentuer. J'avais mis un stylophone dans le fond mais Clément Daquin, qui a mixé la chanson, a choisi de le mettre en avant dans le mix. Ca rajoute de la tristesse à la chanson. A la fin, j'ai superposé plusieurs soli de guitare harmonisés qui jouent le thème du refrain de "Muriel". Ca donne l'illusion que cette mélodie est familière. J'avais beaucoup joué à ce jeu là sur mon album "Married On" de 2002. Dans le texte, plusieurs allusions à "when the river turns around", quelques histoires de blogs, bref, on est bien dans la trilogie. La chanson ne respecte pas exactement les codes de la trilogie. Normal, c'était le moment où jamais de surprendre. Les deux premiers volets sont presque jumeaux, je pouvais enfin casser ce qui commençait à ressembler à du mimétisme. A la fin de cette chanson, on termine ce que je considère comme la FACE A et il y'a le premier blanc. Je continue de penser mes disques en face a et face b, même si ils sortent en cd sans promesse de vinyles. Mais dans le cas de "Radio Lee Doo", le label me parle parfois d'une possibilité de 33 tours.
Ciao.
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