jeudi, décembre 31, 2009

DE LA LEGITIMITE:


Le webzine Pop News vient de publier une interview de moi. J'en profite pour vous dire qu'en cliquant à droite dans la colonne facebook, vous pouvez lire mes dernières actualités, et donc retrouver cette interview.
Ce tri me permet, comme je l'explique dans Pop News, de consacrer désormais de vrais articles de fond, tant que possible, sur ce blog, et de laisser mes actualités en micro blogging sur myspace, facebook et twitter.

En ce moment, j'ai une énorme envie d'enregistrer plein de musiques, plein de chansons. J'aurais même tendance à me disperser, alors je continue de me consacrer à ma promo, mes concerts, mes vidéos, mes dessins. Ainsi, je garde un peu de contrôle. J'ai noté toutes sortes de projets que j'ai pour l'an prochain, et, afin de ne pas gaspiller d'énergie, je dessine. J'espère terminer une bande dessinée minuscule bientôt. J'ai commencé quelques planches récemment, mais çà ne me plait toujours pas. Alors j'ai décidé de me concentrer sur un format minuscule qui me plait beaucoup. J'aurais voulu finir çà pour ma dernière tournée, afin de proposer des mini bédés au merchandising, mais le résultat ne me plaisait pas. Plus je dessine, plus j'ai envie d'enregistrer mes nouvelles chansons. Certaines n'ont pas du tout le climat dont j'ai besoin pour la partie 3 de ma trilogie. Alors j'enregistre des bouts de chansons, je mets de coté. Il se peut aussi que je me serve dans ce tas là pour constituer un répertoire à Grand West, un groupe que nous allons vraiment mettre en route en 2010, David Argellies, Benjamin Bardinet et moi même. Et puis il y'a ce magnétophone 4 pistes dans ma chambre. Je le fréquente en ce moment. J'enregistre dessus des brouillons de chansons folk comme je n'en avais pas fait depuis un moment. Je retrouve des sensations analogiques très agréables. J'entends la bande, la cassette tourne et j'oublie le timing completement. Et puis j'ai acheté un nouveau mélodica. Il est très beau. Il est rouge et noir. Je vais en jouer en concert. Cet instrument m'a toujours procuré de drole de choses. Et puis il y'a aussi ces autres chansons, celles qui s'intègreraient très bien à la suite de ma trilogie. Je laisse tout çà reposer, car pour le volume 3, je songe à faire des prises en studio, endroit où je ne vais jamais, mais qui me semble intrigant et excitant tout à coup.
J'aimerais beaucoup sortir quelque chose comme trois albums l'an prochain, mais çà n'est pas légitime. Je me rends compte un peu tard qu'il faut savoir s'accorder avec les envies des gens. Et pour l'instant, "Mary Lee Doo" a trois mois. C'est un disque récent, et il se peut que les gens qui me suivent soient contents ainsi. Peut etre n'ont ils pas envie tout de suite de recevoir le dessert alors qu'ils n'en sont qu'au plat de résistence. C'est très difficile de se rendre compte de çà. Parceque de l'autre coté, il y'a moi, avec mon besoin de faire partager mes nouveautés. Je pense cependant que si j'arrive à m'accorder aux envies et besoin des auditeurs, çà peut etre un point très positif. Sauf que je ne connais pas tous les auditeurs potentiels de la planète. Voila donc ma mission: bien juger la légétimité de ce que je peux proposer. C'est très difficile. La pop music est à la croisée de plusieurs paradoxes: il faudrait à la fois avoir l'humilité de ne pas s'imposer inutilement, et en même temps le culot d'envoyer des pavets dans la marre. Prenons l'exemple d'un album de folk que je pourrais avoir envie d'enregistrer demain, et de sortir dans le commerce d'ici un ou deux mois. Cela tuerait mon récent album en lui coupant l'herbe de la promo sous le pied. Et puis ca serait un échec commercial car personne n'aurait envie de ce disque actuellement, c'est palpable. Personne n'a envie ni besoin actuellement de m'entendre rejouer de la folk comme j'ai pu le faire sur d'anciens disques. Ou alors ils sont peu nombreux. Prenons maintenant l'exemple d'un groupe tout neuf qui sortirait dans deux mois un disque folk. Il y'a eu tellement de disques folk ces dernières années qu'il est fort à parier que ce disque ne trouverait que peu d'auditeurs. Bien sur je laisse de coté le contenu du disque. Je ne parle pour l'instant que du projet dans son ensemble. Imaginons maintenant le cas de Mika, qui enchaine les tubes pompiers comme d'autres des perles. Si demain, sans crier garde, il sortait dans le commerce un album intimiste à la guitare folk, il se pourrait fort que çà interesse un paquet de gens. La pop music n'existe pas sans contexte. Si elle n'a pas de receptacle, la mélodie semble futile et le tempo injustifié, car la pop music est minimale en termes d'écriture. A quoi sert une chanson dansante si il n'y a personne dans le club dans lequel le dj la passe? A quoi sert une chanson douce si on l'écoute au mauvais moment? Le contexte sert la pop music. Il peut etre un format, comme celui d'un album ou d'un single. Il peut etre une situation, comme celle d'un concert ou d'une balade en voiture, il peut etre un éclairage comme celui d'une notoriété ou au contraire d'un anonymat. En vous écrivant, j'écoute les archives de Neil Young. Il chante une chanson en live à un public extremement attentif en 1969. La chanson est superbe. L'aurait elle été devant un public agité? C'est une chanson calme et introspective ( the old laughing lady ) qui bénéficie de plusieurs contextes: le calme du public, le culte de l'archive, et le poids des années puisque je l'écoute avec 40 ans de retard. Sans ces trois là, la chanson resterait belle, mais elle ne serait pas à son avantage. Elle pourrait louper l'auditeur que je suis en ce moment même. La Pop est tributaire de toutes ces choses là: le moment, le climat de l'époque, le format sur lequel elle se trouve écoutable, et tout le reste. Ainsi, je devrais me retenir un peu en ce moment, et ne pas livrer les balades qui me tombent dans la tête ces derniers mois. Comme je l'ai fait il y'a dix ans, quand mes mélodies tristounettes et mes claviers n'interessaient personne. A l'époque, lorsque j'avais dans un disque ou lors d'un concert une de mes chansons qui renvoyait d'une façon ou d'une autre aux années 80, les gens n'appréciaient pas. Il préféraient m'entendre jouer aux troubadours folk. Comme j'aime aussi ce climat là, j'ai mis certaines de mes mélodies de coté. En ce moment, je sens qu'il vaut mieux que je me concentre sur ces atmosphères que je développe depuis trois ans, et çà me plait. Ca ne m'empechera pas d'enregistrer plein d'autres chansons. Ce sera plus légitime.
Ciao.

5 commentaires:

Kentin Jivek a dit…

j'ai une question pour toi , c'est quoi l'après folk ?

après suis d'accord avec toi que le folk s'essouffle.
à voir si tu répondras.

Kentin Jivek a dit…

et concernant la sortie d'albums dans la même année, je vois pas le pb, après tout dépend de qui gère ta promo, une liberté de produire ça se le laisse vivre après pas forcé de sortir sur des formats classiques mais je ne t'apprends rien je pense.

@ plus

kim a dit…

Je ne sais pas trop ce que peut être l'après folk. A moins que tu parles de ce qui découlera de cette mode. Je pense qu'il va y'avoir de toutes les façons une évolution vers quelque chose qui prend dans les climats de folk sans pour autant être joué de façon systématiquement acoustique. On le sent déjà chez The XX ( que je n'aime pas beaucoup d'ailleurs, mais ce n'est qu'un avis ).
Pour la sortie de deux albums dans l'année, je l'ai fait plusieurs fois, et on sent que les gens sont moins attentifs qu'avec une seule livraison annuelle. Maintenant, tu as raison, avec deux campagnes de promotions très bien ficelées, c'est envisageable. Mais c'est d'autant plus de travail de presse et de marketing pour moins de résultat économique. En revanche, en diversifiant les formats en plus du mode de communication, çà me semble plus intelligent, en effet, comme tu sembles le dire. Et c'est ce que je pense aussi, comme j'écris dans le post.

Kentin Jivek a dit…

merci ^^ pour ta réponse

kim a dit…

C'est un plaisir.