Vers la fin du mois de mars le téléphone a sonné: "bonjour, on m'a conseillé de t'appeler pour jouer avec Daniel Johnston". J'ai d'abord cru que le boss du Lieu Unique à Nantes me proposait la première partie de Daniel Johnston ce qui me comblait de joie. Mais dans un deuxième temps j'ai compris qu'il voulait que j'accompagne le chanteur à la guitare et à la batterie. Le deuxième musicien convié à ceci était Sebastien Adam, guitariste/organiste des Bewitched Hands. J'étais ravi. Les conditions aussi nous ont ravis car on pouvait choisir ce qu'on voulait jouer avec Johnston. Idéal.
Revenons à 1992, vingt ans auparavant. J'ai une vidéo en VHS dans laquelle je suis à la batterie et nous reprenons "It's over" de Daniel Johnston à la fête du lycée. avec un ami. au début de l'année 1992 je découvre Domnique A et Daniel Johnston. L'un est timide, l'autre maniaco dépressif. Je suis adolescent et j'ai un gros soucis: je n'ose pas chanter alors que j'aimerais bien. Les enregistrements de l'un comme de l'autre me font pourtant penser qu'il est possible de faire avec peu de moyen. J'enregistre une chanson en chantant et jouant de la guitare. Les piles du dictaphone sont usées. Le son sature et la bande enregistre au ralenti. Donc elle lit en donnant une impression d'accéléré. Je passe la bande à une chanteuse qui la fait écouter à Magic ( à l'époque Magic Mushroom ). Le son lofi me classe directement dans cette catégorie "LOFI" et me voilà étiqueté "fou". Rôle qui me convient car il me permet d'être super punk. Plus tard je reprends "speeding motorcycle" de Daniel Johnston et m'inspire de "tell me now" pour une chanson à moi, "lovepill". D'une certaine façon, grâce à Domnique A ou a Daniel Johnston, je me décide à chanter.
2012, le téléphone sonne et la boucle est bouclée. Je suis arrivé à Nantes le 7 avril, depuis Luxembourg car j'y jouais le 6 avril en tant que batteur de Natas Loves You, puis en solo. Sebastien était à Nantes depuis el 6 avril car il était allé voir l'exposition de Daniel Johnston au Lieu Unique. Lorsque j'arrive je rencontre assez rapidement Daniel Johnston, son frère et ses agents. Sebastien et moi avions joué ensemble les chansons mais jamais avec lui. Puis nous balançons. Il prend les textes des chansons qu'on voulait chanter avec lui. La balance était émouvante. Nous entendions sa voix et il était très étrange de se dire que ce que nous vivions était réel. Nous avons enchainé les titres. Daniel Johnston était à l'aise. Le soir, il a commencé trois chansons en solo. Puis nous l'avons rejoint. Nous enchainions les chansons, "love in vain", "speeding motorcycle", "casper", "it's over", "the beatles". Je jouais tantôt la guitare, tantôt la batterie. Pour deux chansons nous étions rejoints par le batteur d'Half Japanese car Jad Fair faisait les premières parties. Nous avons fait un rappel, ce soir là. Nous étions très émus puis sommes partis dormir car le concert du lendemain à Paris, se déroulait à 16h à la Gaité Lyrique. La balance était très tôt. Le piano a eu un soucis, nous devions le changer. C'était la date la plus inquiétante car il y'avait beaucoup de monde. Dès la deuxième chanson je casse une corde. Celle de Ré pour être précis, ce qui me donne un son encore plus Lofi. Je me sentais Sentridoh. Comme la veille, je croyais à peine à ce qui de passait. Ce soir là aussi nous avons fait un rappel. Puis j'ai proposé à Daniel Johnston de venir à mon anniversaire que je fêtais au Pop In, durant l'open mic. Daniel allait chantait puis s'est rétracté. Le lendemain, concert final au Confort Moderne à Poitiers. Nous avons fait deux rappels. Ce concert a été pour moi le plus chargé en émotions. Daniel était très à l'aise. Nous avions décidé d'interpréter les chansons d'une façon minimale et brutale et nous sentions que le rythme devait être franc pour que Daniel se concentre et se cale dans le tempo. Il est assez intimidant de sentir qu'un break de caisse claire peut relancer un chanteur que l'on apprécie depuis tant d'années. Il faut mettre l'admiration de coté. "Je replace ce chanteur dans le temps, car c'est mon rôle.Oui mais c'est quand même Daniel Johnston". Je passais mon temps à me dire ca. Au bout de trois dates, j'étais épuisé émotionnellement. Ces trois dates ont été intenses. Sebastien jouait de l'orgue, de la guitare et du piano. Il est minutieux et je suis ravi d'avoir partagé cette expérience avec lui.
Tout se mélange quand je repense à ces trois dates. J'en parlerai au compte gouttes, de temps à autres.
Ciao.
Revenons à 1992, vingt ans auparavant. J'ai une vidéo en VHS dans laquelle je suis à la batterie et nous reprenons "It's over" de Daniel Johnston à la fête du lycée. avec un ami. au début de l'année 1992 je découvre Domnique A et Daniel Johnston. L'un est timide, l'autre maniaco dépressif. Je suis adolescent et j'ai un gros soucis: je n'ose pas chanter alors que j'aimerais bien. Les enregistrements de l'un comme de l'autre me font pourtant penser qu'il est possible de faire avec peu de moyen. J'enregistre une chanson en chantant et jouant de la guitare. Les piles du dictaphone sont usées. Le son sature et la bande enregistre au ralenti. Donc elle lit en donnant une impression d'accéléré. Je passe la bande à une chanteuse qui la fait écouter à Magic ( à l'époque Magic Mushroom ). Le son lofi me classe directement dans cette catégorie "LOFI" et me voilà étiqueté "fou". Rôle qui me convient car il me permet d'être super punk. Plus tard je reprends "speeding motorcycle" de Daniel Johnston et m'inspire de "tell me now" pour une chanson à moi, "lovepill". D'une certaine façon, grâce à Domnique A ou a Daniel Johnston, je me décide à chanter.
2012, le téléphone sonne et la boucle est bouclée. Je suis arrivé à Nantes le 7 avril, depuis Luxembourg car j'y jouais le 6 avril en tant que batteur de Natas Loves You, puis en solo. Sebastien était à Nantes depuis el 6 avril car il était allé voir l'exposition de Daniel Johnston au Lieu Unique. Lorsque j'arrive je rencontre assez rapidement Daniel Johnston, son frère et ses agents. Sebastien et moi avions joué ensemble les chansons mais jamais avec lui. Puis nous balançons. Il prend les textes des chansons qu'on voulait chanter avec lui. La balance était émouvante. Nous entendions sa voix et il était très étrange de se dire que ce que nous vivions était réel. Nous avons enchainé les titres. Daniel Johnston était à l'aise. Le soir, il a commencé trois chansons en solo. Puis nous l'avons rejoint. Nous enchainions les chansons, "love in vain", "speeding motorcycle", "casper", "it's over", "the beatles". Je jouais tantôt la guitare, tantôt la batterie. Pour deux chansons nous étions rejoints par le batteur d'Half Japanese car Jad Fair faisait les premières parties. Nous avons fait un rappel, ce soir là. Nous étions très émus puis sommes partis dormir car le concert du lendemain à Paris, se déroulait à 16h à la Gaité Lyrique. La balance était très tôt. Le piano a eu un soucis, nous devions le changer. C'était la date la plus inquiétante car il y'avait beaucoup de monde. Dès la deuxième chanson je casse une corde. Celle de Ré pour être précis, ce qui me donne un son encore plus Lofi. Je me sentais Sentridoh. Comme la veille, je croyais à peine à ce qui de passait. Ce soir là aussi nous avons fait un rappel. Puis j'ai proposé à Daniel Johnston de venir à mon anniversaire que je fêtais au Pop In, durant l'open mic. Daniel allait chantait puis s'est rétracté. Le lendemain, concert final au Confort Moderne à Poitiers. Nous avons fait deux rappels. Ce concert a été pour moi le plus chargé en émotions. Daniel était très à l'aise. Nous avions décidé d'interpréter les chansons d'une façon minimale et brutale et nous sentions que le rythme devait être franc pour que Daniel se concentre et se cale dans le tempo. Il est assez intimidant de sentir qu'un break de caisse claire peut relancer un chanteur que l'on apprécie depuis tant d'années. Il faut mettre l'admiration de coté. "Je replace ce chanteur dans le temps, car c'est mon rôle.Oui mais c'est quand même Daniel Johnston". Je passais mon temps à me dire ca. Au bout de trois dates, j'étais épuisé émotionnellement. Ces trois dates ont été intenses. Sebastien jouait de l'orgue, de la guitare et du piano. Il est minutieux et je suis ravi d'avoir partagé cette expérience avec lui.
Tout se mélange quand je repense à ces trois dates. J'en parlerai au compte gouttes, de temps à autres.
Ciao.
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