Certains ont peut être remarqué que je n'interviens presque plus sur ce blog pour vous dresser un compte rendu de la journée, de la semaine, ou d'évènements. J'ai toujours consacré ce blog à mes activités musicales et à ce qui s'y rapportait en vous montrant les coulisses d'un de mes concerts, d'un des mes enregistrements ou en avançant sur mes projets avec vous. Après réflexion et en examinant de près mes cinq dernières années autant que celles des autres, je pense que l'écriture d'un blog musical doit être désormais repensée. En tout cas, je décide de le faire de mon coté. Lorsque j'ai commencé à tenir ce blog, il m'a servi à mettre un éclairage sur ce que je fais en apportant une sorte de cadre. Je dirigeais cela vers les lecteurs car j'avais conscience que ma démarche musicale est excessive et qu'elle peut paraitre obscure ou étrange parfois. En rédigeant le blog, je me surprenais à faire moi aussi un tri, à moi aussi connaitre mieux ce que je faisais et à en tester la pertinence en quasi direct grâce aux commentaires. Sur les plateformes 2.0, il s'agissait de la même chose. Plus tard, je commençais aussi à chercher des images, des tendances graphiques ressemblant à ce que je voulais apporter à mes disques. J'ai dessiné, découpé, collé, en direct sur le blog. Puis me suis mis à nouveau à la bédé. Puis j'ai tenté la vidéo, ai fait des clips, puis une webtv, le tout avec un carnet de bord de ce que je proposais. Le blog est devenu un laboratoire ainsi qu'un carnet de pensées sur la musique. A force d'écrire, j'y prenais gout jusqu'à ce que mes posts me semblent trop proches d'un journal intime. Je décidais alors d'orienter mes sujets en incluant une narration de ma semaine.
Je me suis rendu compte que si il était toujours autant lu, mon blog ne recevait plus de commentaires. Puis j'ai remarqué qu'il en était de même sur les autres blogs. Je pense que les gens n'ont plus envie de tant de proximité que çà avec les musiciens. Cette tendance que nous avons pu observer ces cinq dernières années est en train, je pense, de se calmer. Et les musiciens aussi, je pense, ont a nouveau besoin d'un peu moins de réactivité de la part du public pour pouvoir se concentrer. La révolution numérique a été telle que, enfin, les gens ont pu se rapprocher des musiciens qu'ils aiment, savoir plus de choses sur eux, jusqu'à préférer les voir chanter dans des situations rudimentaires dans multiples captations web sauvages plutôt que dans un dvd archi produits d'un de leurs concerts en son 5.1. Pourquoi? Parce que les managers et autres producteurs, durant des années, ont axée l'idée du marché de la musique de jeunes allant de 15 à 35 ans sur un concept de distance. Il fallait qu'un musicien soit intouchable pour qu'il soit admiré, et surtout maitrisé par son équipe, afin de créer du glamour en amont, puis une mythologie en aval. On nous a raconté toutes sortes d'histoires, et l'ombre justifiait du moindre n'importe quoi. Je me rappelle, à mes quinze ans, je découvre Joy Division. J'aime la voix de Curtis ainsi que les chansons, mais on me raconte qu'il est mort sur un glaçon. Cette histoire intrigante m'a été racontée jusqu'à ce que je découvre qu'elle était fausse. Le mensonge faisant totalement parti du jeu de la musique Pop, l'arrivée du haut débit sur internet a permis aux blogueurs de mener l'enquête et aux managers de monter des histoires surnaturelles. On a appris que Lily Allen et tant d'autres avaient été découverts sur myspace, que c'était formidable, et que l'on pouvait du jour au lendemain, grâce à un coup de baguette magique, vendre des millions de disques et remplir des stades. Et puis on a appris que toutes ces histoires été fausses. Il fallait seulement un an à une histoire pour être démontée. Alors que j'en ai mis plusieurs, dans les années 90, pour savoir que Curtis s'était pendu. Avec cette info vite démontée en intox a suivi le dégout général du public qui a préféré se concentrer sur ce dont il a vraiment envie: découvrir de la musique. Avec une crise économique dans le porte monnaie et un dégout de l'industrie du disque qui se fout du monde, propose des disques trop chers sans raisons, montent des histoires débiles qui n'ont aucun sens pour vous faire acheter n'importe quoi, le public a décidé que la musique devait désormais être accessible. Dans tous les sens du terme. Il faut une musique immédiate et facilement téléchargeable. Je pense qu'entre 1950 et 2005, il y'a eu un monopole de l'industrie du disque et du spectacle qui s'en est mis plein les poches avec une seule règle: celle de tout maitriser, des musiciens jusqu'au public. Durant les pires années, les seventies, un film comme "Phantom of the Paradise" nous indiquait dans quelle gerbe se roulait le music business, en nous livrant une comédie musicale trash et psyché qui était aussi une critique du "rock and roll circus". Les punks ont mis toute cette mythologie au feu. Au même moment, à la fin des années 70, on invente le magnétophone 4 pistes et une certaine idée du "do it yourself". Captain Sensible sort un single 9 titres avec une chanson de rap sur la face A et huit titres de punk enregistrés à la maison sur la face B. Dans les années 80, en France, les émissions de variétés sont ridiculisées dans les shows tv des Nuls, et MTV lance le clip. D'un coté, on ironise sur la musique de variété, de l'autre on découvre qu'un bon chanteur doit aussi être un bon danseur. Même si j'aime les clips, je trouve qu'ils ont contribué à faire disparaître une race rare de musiciens, les songwriters. Comme me l'expliquait Jean François ( PacoVolume ), Christopher Cross est un des chanteurs les plus écoutés lorsque MTV arrive et qu'elle impose aux maisons de disques de produire des clips. Ce dernier, peu à l'aise avec la caméra n'aura pas de super clip et donc ne vendra plus trop de disques par la suite. Au même moment, les punks ont fait des petits, et les mouvements les plus hardcore se développent et produisent des disques sans les modes de promotion assommant des grosses firmes. Les labels indépendants se montent, et en France, New Rose impose son propre mode de fonctionnement. Lorsque ce dernier s'écroule en 1991, on parle d'un début de crise du disque. C'est à ce moment là que j'ai commencé à faire de la musique. Pour pallier au manque, les minis labels se montent au débuts des années 90 à la place de New Rose, parmi lesquels Rosebud qui découvrira Katerine, qu'aujourd'hui tout le monde connait. A cette époque il est interdit de chanter en anglais pour sortir un disque dans de bonnes conditions. Aujourd'hui, plusieurs disques d'or français sont chantés en anglais, le haut débit en 2005 et la french touch à la fin des 90's ayant permis au public français de se faire un avis seul, sans leader d'opinion qui impose son point de vue en laissant penser qu'il s'agisse du notre. On pourrait penser, avec cet article et avec ce que je propose en musique, que je suis férocement opposé aux majors, mais il n'en est rien. Pour être franc, je met les majors et les indépendants dans le même panier. Ils ne sont pas animés par les même méthode mais sont là pour les même raisons: maitriser quelque chose qu'ils ne maitriseront jamais: la musique. Je pense que les lecteurs de blogs, autant que ceux qui les écrivent sont à leur place pour une raison toute simple: se comprendre mieux les uns et les autres. Un musicien de demande continuellement si çà chanson à touché de la bonne manière les gens, et si oui, lesquels. Un auditeur se demandera toujours comment ce musicien a pu faire pour savoir si bien le toucher sans le connaitre. Cette magie là, les blogs ont pu laisser croire qu'il y' avait une possible lumière à y trouver. Et c'est un peu le cas, en partie. Mais laissons du mystère, nous en avons besoin. Les maisons de disques, que ce soit le petit label soit disant gentil ou la grosse maison de disques soit disant méchante, ont observé çà avec l'attitude niaise d'un gland devant une poire, et ont apporté leur contribution: le participatif, ou comment laisser croire aux gens qu'ils vont avoir de l'aval sur la musique en en étant producteur à 0,002%. Et puis on apprend que la dernière chanteuse issue de My Major Company a eu la plupart des parts apportées par.....sa famille. Et le public de se dégouter. Je n'ai pas d'animosité pour les producteurs, qu'ils soient indépendants ou en major, mais je pense que ce sont des gars à coté de la plaque, pour toujours proposer des choses qui tuent la musique. Pour moi, ils sont un mec nu en chaussettes. Avez vous déjà vu ce spectacle? Ils sont cela pour moi. Des gens gentils, mais à coté de la plaque. Pour tenir bon, et ne pas devenir aigri, le musicien doit s'accrocher trouver du bon dans tout ce qu'il se passe autour de lui. Une amie qui lit ce blog me disait il y'a quelques semaines que l'on avait l'impression, en lisant mon blog, que j'avais toujours de l'enthousiasme. En réalité, c'est ce blog qui m'en donne. L'écrire m'y oblige, car, comme tous les musiciens, je suis souvent découragé. Il est interdit pour un musicien de raconter cela. Nous nous devons d'être contents, tout le temps, vu que l'on a la vie rêvée. Pas le droit de se plaindre. Pourtant, en début de mois, contrairement aux autres métiers, il y'a par exemple la bonne surprise de voir que certains paiement sont en retards, que des dates de concerts sont annulées sans explications ni excuses, que des projets sont donnés à d'autres gens, sans que l'on soit mis au courant, même si l'on y a consacré un temps de dingue. On nous sollicite pour tout et n'importe quoi et on doit être toujours disponibles et heureux de tout sans quoi on sera taxé de prétentieux. Proposez moi de jouer dans une bassine de merde et je vous répondrai "non, je ne suis pas disponible ce jour là", mais jamais "tu te prend pour qui, connard?". Car si je vous répond la deuxième réponse, j'entre dans un jeu duquel vous ressortirez vainqueur puisque vous direz à tout le monde: "tu te rend compte, je lui ai proposé de jouer, il a pas voulu". Je ne raconte pas ce genre d'histoire dans mon blog car j'ai décidé, en l'ouvrant voila 5 ans, de ne pas tomber dans ce pessimisme.
Je vais surement me décider à partir de maintenant à raconter quelques zones d'ombres. Comme par exemple mon concert à la soirée Oxford/Nova il y'a un an, au cours de laquelle j'ai passé 6 heures les poings serrés à me faire marcher dessus sans rien dire, pour faire mon concert coute que coute en pensant aux gens qui venait me voir jouer et en faisant abstraction du reste. D'un autre coté, je pense ne plus raconter mes projets dans ce blog, sauf au passé, lorsqu'ils se sont réalisés ou pas. En ce moment, je prépare par exemple des tonnes de choses, mais j'ai envie de garder la surprise. Et l'idée de vous cacher quelques choses m'excite comme un gosse quand je pense à vous surprendre, je l'espère, bientôt. J'ai aussi des réflexions sur certains choses, que je pense partager avec vous sur le blog, mais à titre d'exutoire et pas du tout pour avoir vos avis. D'ailleurs, je n'aime pas les avis. J'y suis hermétique. J'ai toujours voulu faire les choses comme je l'entend et pas autrement. Certains appellent çà de la vanité. J'appelle çà de la liberté. Pour moi, il est plus qu'important de faire une musique que j'assume à cent pour cent. Cette tendance là exclue fortement la possibilité d'une équipe. Je fais fais en général ma musique avec très peu de gens autour de moi, voir personne. La plupart des chanteurs, chanteuses, musiciens, ont des grosses équipe autour d'eux. A commencer par les groupes. Prenez un groupe de rock. Si ils sont cinq, on peut ajouter le sonorisateur, le manager, l'éditeur et ses assistants, le label, le tourneur, et pleins d'autres gens. Ca fait vite le chiffre 15. Si c'est pas plus. Les chanteurs et chanteuses, par égocentrisme, sont en général très entourés, et arrivent, comme par magie, à fédérer des tonnes de gens autour d'eux. Tout cela créer des énergies et de l'excitation, puis il en résulte des places de concert vendues et des disques aux ventes encouragées. J'ai sûrement tort mais pour moi tout cela est source d'un vacarme qui me déconcentre et me fatigue.
On verra comment je vais rédiger çà dans le blog à partir de maintenant.
Ciao.
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